Nous sommes souvent confrontés à la douleur au cours de notre vie. La douleur joue un rôle important car elle signale un danger et permet de nous protéger. Elle nous incite à faire plus attention, par exemple quand on se blesse, ou à réagir différemment. Cependant, la douleur chronique est très différente de la douleur aigue.
Alors que la douleur aigue, causée par une blessure ou un problème structurel, disparait au fil du temps, la douleur chronique persiste et revient constamment. Que ce soient un mal de dos, de la fatigue, des maux de tête ou de ventre, les conséquences sont désastreuses dans notre vie quotidienne. Dans ce cas, il n’y a pas de blessure ni de cause structurelle. On parle de douleur “psycho-somatique” ou “neuro-plastique”. Ce type de douleur est très fréquent.
La douleur, une expérience corps-esprit
Selon l’Association internationale pour l’étude de la douleur (IASP), la douleur est « une expérience sensorielle et émotionnelle désagréable […] ». En d’autres termes, il s’agit d’une expérience personnelle où sens et émotions sont étroitement liés. Quand une personne a une sensation de douleur, elle éprouve forcément une émotion. Cette émotion la rend plus sensible et l’expérience associée s’imprime dans son cerveau. Rappelons que notre cerveau enregistre nos expériences de vie, c’est-à-dire nos façons de faire, de penser et de sentir. Il façonne la façon dont nous vivons.
La douleur chronique, un apprentissage neuro-plastique
Pour mieux comprendre, revenons à l’origine de la douleur. La douleur naît dans notre cerveau. La sensation de douleur n’apparait qu’après analyse par les centres cérébraux associées à la cognition, aux émotions et à la mémoire.
Quand la douleur devient chronique, ces parties du cerveau sont affectées. Par un mécanisme d’associations, le cerveau entretient alors un schéma répétitif de comportement conditionné par la dimension affective. Il apprend la douleur chronique.
Les neurosciences ont mis en évidence que les émotions négatives (stress, anxiété, peur, etc..) contribuent à amplifier les douleurs.
Ce qu’apporte la méthode Feldenkrais
Les personnes souffrant de douleurs chroniques ont souvent peur de faire certains mouvements. Leur qualité de vie est dégradée car elles réduisent de plus en plus leurs possibilités de mouvements dans la vie quotidienne.
La méthode Feldenkrais recrée des occasions d’expérience de mouvements sans douleur. Chaque expérience vécue profondément est associée à des sensations agréables. La pédagogie insiste sur le confort : ne pas faire, imaginer, utiliser des coussins pour apporter du soutien, etc… Ces expériences soutiennent un processus de réappropriation de sensations.
Progressivement, les personnes développent une qualité d’attention aux sensations de plus en plus fine. Elles arrivent à reconnaître ce qui peut diminuer la douleur. Elles retrouvent aussi une forme de confiance.
Lors d’une séance collective, une de mes élèves souffrant de douleurs au dos avait beaucoup d’appréhension à arrondir son dos. A la fin de la séance, le dos s’est arrondi naturellement, elle était étonnée d’avoir découvert cela. Cette capacité à se laisser surprendre nourrit le processus d’apprentissage.
La méthode Feldenkrais offre ainsi aux personnes souffrant de douleurs chroniques l’occasion d’apprendre à s’écouter, à sentir ce dont elles ont besoin. Pratiquer, c’est apprendre qu’il existe d’autres choix et qu’il est possible de retrouver une vie plus riche.
Vous souhaitez en savoir plus ? Laissez-moi un message.
Anne BOUGET
Praticienne Feldenkrais
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